mercredi 28 octobre 2015

La Villa mauresque d'Essaouira - Histoire Gay BDSM

La Villa mauresque d'Essaouira

Les fontaines du jardin de l'hôtel laissaient entendre un friselis rafraîchissant en ce matin de printemps déjà chaud. La luxuriance du jardin irrigué était un havre de tranquillité pour les oiseaux. Abrités du vent de l'océan et bénéficiant de l'ombre et de l'humidité rare en cette partie du Maroc, ils étaient une multitude d'espèces aux chants variés et délicieux en ce début de séjour.
J'étais venu pour boucler un chapitre qui m'incombait d'un bouquin scientifique et je ne repartirais que cela terminé. J'étais seul, dans un lieu agréable, sans stress et sans tension, il fallait seulement que je m'y colle. Heureusement la structure était déjà posée et à raison de trois ou quatre heures par jour, deux semaines devraient suffire.
Les premiers jours le travail avançait bien et je m'accordais l'après-midi des balades dans cette ville superbe, le port, le bord de mer.
Un matin un serveur vint me trouver avec un message dans le jardin ou je travaillais devant mon ordinateur.
— Monsieur Nassim aimerait vous convier à dîner demain soir. Vous pouvez donner une réponse au concierge de l'hôtel. Si vous en êtes d'accord un taxi viendra vous chercher vers 17h…
Nassim ? À Essaouira ? J'avais beau chercher dans ma mémoire, je ne voyais personne de connu. L'après midi, connecté en Wi-Fi dans ma chambre, j'explorais mes différents mails à la recherche de ce nom. Il en apparut un sur un compte mail qui me servait essentiellement à mes contacts sur les sites gays. Nassim... Nassim ? Le mail était assez laconique. Il venait du Maroc et référence était faite à un site BDSM que je visitais quelquefois.
Dans ma réponse j'écrivais aller bientôt dans son pays pour finir un boulot au calme. Mais je ne disais pas où, ni quand... se pourrait-il que ce soit ce Nassim ?
Je ne suis pas trop au fait des subtilités techniques des smartphones. Etais-je localisable ? Tout ceci était très mystérieux et excitant et j'acceptais l'invitation avec curiosité.
Le soir, n'ayant aucun souvenir de mon CV, je me connectai sur le site pour y jeter un oeil. L'interprétation ne prêtait guère à supputation : je paraissais vraiment une vieille lope ! Ce qui était très exagéré. Compte tenu de mon expérience très limitée, cela tenait plutôt du fantasme. À la curiosité s'ajouta une légère inquiétude car la fiche de « Nassim » sur le site était totalement non explicite. Où allais-je mettre les pieds ?

Le lendemain matin je n'avais pas vraiment la tête à la rédaction de mon chapitre... Mon esprit s'échappait souvent en spéculations sur la soirée à venir.
Les heures avançaient mon inquiétude aussi, et je regrettais d'avoir accepté
À 17h, un serveur vint me chercher.
— Votre voiture est arrivée, Monsieur.
Inch Allah ! Me dis-je, on verra bien. Je n'y avais pas réfléchi mais 17h, pour un diner, c'est quand même bien tôt... peut-être habite-t-il loin ? Il fallait que de toute urgence je dé-stresse.
Devant l'hôtel attendait une Mercedes, qui n'était pas un taxi et le chauffeur vint m'ouvrir la porte. C'était un homme en costume sombre, grand et mince, le visage étroit, fin, aux yeux très noirs. Peut-être un berbère de l'Atlas comme j'en avais rencontré lors de précédents voyages. Nous n'échangeâmes pas un mot et je vis que nous prenions la route côtière vers Safi. Après quelques kilomètres ce fut un chemin de terre jusqu'à un grand portail de bois sombre qui s'ouvrit à notre approche. Le chauffeur stoppa enfin devant un grand bâtiment de style pseudo mauresque qui devait dater du protectorat. Toujours aussi muet il m'invita à le suivre sur la terrasse et vers le grand hall luisant de cuivres astiqués au delà duquel un patio fleuri magnifique se situait. Je compris que je devais le suivre sur le grand escalier qui s'élevait au fond et donnait sur une vaste mezzanine. Là, il ouvrit une porte et parlant enfin :
« reposez-vous un peu dans cette chambre, je reviens dans peu de temps pour vous amener votre tenue et vous préparer. » … me préparer … ? Une sourde angoisse recommença à m'étreindre sur laquelle je sentais n'avoir aucun prise.
C'était une très grande chambre dont le balcon donnait sur un jardin dont je ne voyais pas la limite qui ressemblait plutôt à une forêt touffue Sous la futaie s'entremêlaient d'une manière apparemment désordonné une multitudes d'espèces, qui ne répondant qu'à la loi de la sélection naturelle occupaient de manière complexe la totalité du sous-bois. Un mur végétal qui semblait impénétrable et vaguement hostile.
Le berbère revint avec un plateau de fruits secs, une théière de thé à la menthe et sur le bras une splendide djellaba blanche dont le bas, le col, l'extrémité des manches étaient surligné d'une bande pourpre qui lui donnait une allure de toge prétexte portée par les magistrats romains et les enfants. Avec ma barbe blanche et mon age je ressemblai sans doute plutôt à un haut magistrat.
Il me servit le thé délicieux et brûlant, disparut dans la salle de bain, fit couler un bain odorant puis revint et tel un valet de chambre commença à me dévêtir. Après un mouvement de surprise et retrait je le laissai faire. Lorsqu'il fut à genoux devant moi pour déboutonner mon pantalon, l'émotion de mon sexe était perceptible, néanmoins il me mit nu sans sembler noter mon érection. Il me fit assoir sur un bidet et s'occupa de me faire un lavement profond, jusqu'à ce que l'eau rejetés fut limpide comme source. Il me conduisit ensuite au bain et me frotta tout le corps avec une sorte de petite serviette de crin jusqu'à rendre à ma peau sa douceur d'enfant. Puis il me savonna. Nous étions debout face à face, moi dans la baignoire, lui devant. Ces gestes d'une grande douceur après l'étrillage précédent firent revenir mon érection que le savonnage doux de mes parties imtime durcit encore. D'un geste il m'indiqua le bain afin que je me rince et me repose. La tête lourde, je m'y suis bizarrement endormi, le thé peut-être......

J'ouvre les yeux, c'est l'obscurité totale, je ne discerne rien par mes yeux , mais je sens être assis douloureusement sur des barres métalliques. Mes mains d'aveugle explorent pour retrouver à nouveau des barreaux tout autour et au dessus. Je ne peux pas me redresser et suis obligé de rester assis. Je sens autour de mon sexe un système métallique qui semble impossible à retirer. Je ne le vois pas mais j'ai compris que l'on m'a équipé d'une cage de chasteté. Je suis tenté de hurler mais à la réflexion je préfère me taire et envisager la situation. Drogué, oui évidemment, et transporté inconscient dans une cage. Sans doute une mise en scène de Nassim qui a du prendre comme évangile ce que j'avais écrit sur ce putain de site. Il faut que je retrouve un peu de calme, sinon, je sais je vais partir en panique. Après, j'appellerai, enfin j'espère avoir le courage de le faire.
Après un moment je tente un « Salam ! » comme un couinement d'eunuque. Même couiné mon salam me revient en écho, répercuté, comme dans une grande pièce vide. Rien ne bouge, combien de temps vais-je encore rester sur ses barreaux qui me torturent douloureusement les fesses et les cuisses. Impossible de même s'allonger.
Plutôt que cette attente douloureuse et angoissante de ne rien savoir de ce qui va arriver, je commence à appeler de plus en plus fort. En pure perte. Je n'ai aucune notion de l'heure.
J'ai entendu un bruit, une porte qui s'ouvre puis plus rien pendant un temps qui me paraît long. Même si l'on ne voit rien on peut certainement sentir des présences, et je les pressens. Tout à coup ma cage est inondée de lumière et aveuglé sous les projecteurs je ne vois rien au-delà. Deux hommes masqués vêtus de noir, arrivent à mon contact et de part et d'autre de ma cage empoignant mes bras, ils posent à mes poignets un large bandeau de velcro muni d'un mousqueton, et aussitôt effectuent la même opération à mes chevilles. Ouvrant la porte ils me sortent de la cage mais, debout dans l'aveuglante lumière, mes chevilles et mes poignets sont attachés aux barreaux. L'un des deux se glissant à mon côté me fixe une cagoule de cuir, me replongeant dans le noir, l'autre ajuste un baillon à boule serré dans mon cou. Tout cri est maintenant inutile. Un collier est aussi attaché à mon cou dont la boucle laisse pendre une corde que je sens sur mon ventre et mes cuisses.
Un claquement de main.
Je ne le vois pas mais je sens à leur absence de chaleur que les projecteurs se sont éteints. Les mousquetons qui me retenaient sont ôtés et je suis tiré en avant. Le sol que je foule est en plastique un peu souple. Puis on me fait arrêter
« Le voici, Maître, il est prêt » Je tremble de la tête au pieds, parcouru de frisson, de peur mais aussi à cause de la fraîcheur de la pièce.
Me voici de nouveau tiré en avant, peut-être le Maître est-il mon guide et à nouveau je me sens dans le halo de chaleur de projecteurs, cela me détend un peu.
Il me pousse dos contre un objet en bois, on sent les matières même sans voir. J'imagine une croix de St André. J'en avais vu dans beaucoup de films mais alors, j'étais tranquille à me branler dans mon fauteuil, ici c'est autre chose. Il m'attache chaque poignet comme je pouvais imaginer puis les chevilles. Avec un collant toilé, il me colle la taille contre la croix pour empêcher tout mouvement du bassin. Un claquement de main à nouveau et se répand dans la pièce qui réverbère un truc à chier de style new age sensé peut-être me relaxer... ou peut-être a-t-il très mauvais goût musical. Je ne peux pas demander car la seule chose que m'autorise ma bouche pourvue de la boule est de laisser s 'écouler un flot continu de salive sur mes seins et mon ventre. On brûle de l'encens aussi et quelque autre herbe odoriférante, un peu enivrante.
Bruit d'outils que l'on cherche à côté de moi... la peur reprend le dessus...
Claquement de main, à nouveau, le Maître semble donner ses ordres ainsi...Un appareil se met à ronfler. « c'est fait, Maître, pour le compresseur ». c'est donc lui qui s'occupe de moi.
Mes tétons enduits de gel sont étirés et brusquement ils sont happés chacun dans un cylindre pompe. La dépression est très forte et rapidement la douleur apparaît puis se stabilise. Je ne vois pas mes tétons mais sans doute sont-il violacés et énormes aspirés ainsi, de manière continue.
J'ai naturellement d'assez grosses couilles et le maître ajuste un collier de cuir à la base du scrotum.. Sa main sur mes couilles me fait bander mais la cage de chasteté arrête rapidement cet élan qui deviens vite douloureux. Il a bien remarqué et veut me faire contrôler mes érections, il me caresse l'intérieur des cuisses, de nouveau la peau sensible du scrotum. Evidemment je bande mais mon sexe qui se dilate se heurte à la rigidité et aux sophistiquées aspérités piquantes de la petite cage. Bientôt la douleur du sexe me fait oublier la douceur des caresses. Il cesse aussi lorsqu'il a atteint son objectif, me faire comprendre que c'est lui le Maître.
Ce n'est pas terminé pour les couilles car des poids suspendus au collier scrotal les tirent vers le bas (Newton, reste Newton). La douleur n'est pas très vive malgré le poids important, mais c'est la durée de l'étirement qui va progressivement la rendre terrible.
Je crève de chaleur dans ma cagoule très inconfortable et la sueur coulant de mon visage s'ajoute à la salive.
Je ne manque pas de rondeur, et le Maître me couvre de pinces, qui écrasent tous ces plis du cou jusqu'au plus douloureux, l'intérieur des cuisses, et ce qu'il reste de peau apparente des couilles.
Il déboite la cage de chasteté et mon sexe recouvre sa liberté mais pour y fixer de nouvelles pinces.
Je l'entends s'éloigner de moi, verser du liquide, et il boit... sûrement à ma santé.
Il parle en arabe à ses serviteurs, bien sûr c'est un peu stressant de ne pas savoir la suite des tortures, encore, qu'ayant vu beaucoup de films bdsm, je puisse imaginer qu'on est loin d'avoir épuisé le sujet.
Il revient vers moi. Je le sens poser sa main sur une pince, la tordre un peu, la douleur augmente puis il l'arrache en la tournant et là, la douleur est aigüe, violente, brutale, rapide et s'apaise. Il me laisse le temps d'apprécier le retour au calme et passe à la suivante puis il augmente la vitesse d'arrachage et la sommation des douleurs qui se succèdent sans apaisement est une torture indiciblement aigüe et insoutenable qui me fait hurler dans mon baillon. Lorsqu'il en a terminé, mes jambes ne me soutiennent plus je suis trempé de sueur, et agité de soubresauts musculo-nerveux. Il me laisse respirer un peu puis arrache les pompes à seins et roule violemment les tétons dilatés entre pouce et index. Les premières secondes la douleur est d'une violence terrible mais très rapidement mes seins habitués à des traitements sévères reviennent à la perception de douleur-plaisir qui immédiatement me rend le sexe rigide et à mon hurlement succède un gémissement de plaisir étouffé et aqueux de salive.
Je ne sais pas comment j'arrive à bander tant l'étirement des couilles par les poids est devenu douloureux en tout cas j'en suis puni par une violente gifle sur la queue.
Je le sens s'éloigner et claquer de la main pour appeler les deux autres qui se précipitent vers moi, il a du leur indiquer de me délivrer des poids, ce qu'ils font à mon grand soulagement, ainsi que de me détacher de la croix de St Andrée... oui mais pour quelle nouvelle torture ?
Ils reprennent ma laisse et me tirent derrière eux. Je me débats faiblement, essaie de leur échapper... pourquoi ? au fond, où aller, où m'enfuir ? Claquements de main énervés, le serviteur près de moi semble demander quelque chose au maître. Sur un geste probablement, ils m'empoignent à nouveau et me tirent derrière eux. Il me font me courber sur une sorte de banc haut, arrondi, qui me fait penser à un ancien cheval d'arçon de gymnase. Le tissu qui le recouvre est doux sous mon ventre. Ils accrochent mes chevilles au bas du banc et lient mes poignets en traction, en avant de ma tête.
Ainsi je suis immobilisé, mes fesses offertes. Je n'aurais pas du résister, je vais certainement être puni. Les différents outils pour cela je les connais par la lecture des catalogues de sex-shops mais jamais je n'en ai subi les coups. Les paddles, fouets, cravaches, chats à neuf queues... et bien d'autres. Si je croyais un tant soit peu je prierais pour qu'il utilise un padle large, et pas trop fort, malgré que je sois douillet ce châtiment est un vieux fantasme et ma bite qui raidit, s'écrase contre mon support. Le premier contact est une caresse avec l'outil qui va me torturer, juste pour que je sache à quoi m'en tenir. Heureusement c'est un paddle. Puis les coups m'atteignent avec une régularité métronomique mais peu à peu la force augmente et la douleur devient intolérable jusqu'à me faire débander. Il faut que je résiste, puis il existe un moment où, je ne sais pas pourquoi, avec le peu de liberté de mouvement dont je dispose, mes fesses se sont tendues vers la frappe suivante et la douleur terrible se mue progressivement en douleur terrible mais désirée, et mon cerveau ne sait plus discerner cette douleur du désir que j'en ai et peu à peu ma queue se raidit à nouveau et dans la confusion mentale ou je suis, je sais plus distinguer la douleur du plaisir. A ce stade parfois le Maître arrête les coups mais avec un gémissement de désir, mon cul se tend vers lui pour qu'il frappe encore. Et il frappe encore, et reprend avec régularité la souffrance-plaisir qu'il me donne.
Mon corps demande merci le premier, avant le désir dans mon esprit. Il s'écroule inconscient sur le cheval d'arçon.
Combien de temps, épuisé, suis-je resté inconscient ? Probablement ce fut court.
J'ai repris conscience au contact de la peau nue moite des deux serviteurs qui me portaient tout contre eux, contre leur poitrine large, leurs muscles épais et solides ( sûrement des arabes plutôt que des berbères fins comme le chauffeur). Parfois au hasard d'un mouvement je sentais contre moi la rigidité de leur membre.
La cécité obligée que je subis permet au moindre contact, au moindre bruit, un envol de l'imagination, mais fatigué, résigné à mon sort je n'arrive même plus à aller au delà de la reconnaissance du fait deviné, vers une prescience des évènements à venir.
Ils m'ont hissé sur une table qui m'a paru capitonnée. Elle semblait large et ils m'y ont lié bras étirés en croix, jambes écartées, membres immobilisés par des liens associés aux mousquetons et certainement aux pieds de la table. Le cou retenu par la laisse attachée, seule ma tête pouvait se relever, mais avec la cagoule c'est bien inutilement.
Je ne peux me fier qu'aux perceptions des sens encore libres et c'est dans une main que je sens reposer mes grosses couilles. La palpation délicieuse caresse le scrotum, malaxant légèrement les testicules, les faisant rouler l'un sur l'autre, les tenant parfois toutes deux à la fois en exerçant une traction qui reste supportable, même agréable à côté des poids qui les étiraient précédemment. Très progressivement la main de l'homme, le Maître sans doute, dont la paume était fort large les pressait l'une contre l'autre comme de grosses noix, attentif à ce qu'il ne s'échappent pas douloureusement vers l'abdomen. Je me sentais profondément bien allongé ainsi, en étoile de mer, mon corps se relaxant sur le revêtement capitonnée, doux et tiède. Mes muscles relâchés enfin, après les tortures précédentes me semblaient totalement inertes sur la table. La pression sur mes testicules, l'un après l'autre, devenait plus forte, ils étaient écrasés dans les paumes du Maître comme en deux étaux parallèles mais la progressivité savante des pressions, sans brusquerie ni brutalité irradiait des couilles jusque dans toute la région du bas ventre, répandant une onde sourde de désir qui durcissait ma verge et me faisait avancer mon bassin vers les mains qui me pressaient avec tant de science. Bien sûr il existe un moment ou la douleur devient intolérable, ou le gémissement devient cri étouffé, et le Maitre réduit son étreinte et le plaisir revient. Ce traitement se répète ainsi et à chaque fois la limite de l'insupportable recule et celui du plaisir progresse. J'ai entendu les serviteurs apporter du matériel, j'imagine des étaux de serrage, mais pour la première fois la voix du Maître résonna sèchement dans la pièce et je ne sentis pas le froid de l'étau, sans doute préférait-il la chaleur du contact direct et la perception sans filtre des réactions de son martyr.
Puis ils m'abandonnèrent étendu sur la table car je ne percevais plus aucune présence autour de moi, aucun souffle, aucune respiration. Je me suis endormi dans la chaleur radiante des projecteurs.
C'est quand ils sont revenus me détacher, que j'ai repris conscience.
Totalement coupé de la réalité du jour et de la nuit, il est impossible de quantifier le temps qui passe, le temps n'est qu'un long ruban mou, indistinct où seuls les moments à la disposition du Maître ont une réalité effective, mais même ces moments il m'est impossible d'envisager leur durée, je n'ai que le souvenir qu'ils furent, souvent une réminiscence physique de douleur résiduelle, de désir non assouvi, non abouti.
Ils m'ont repris en main, m'ont détaché puis fait pivoter sur la table et m'ont installé sur le dos dans la largeur, la tête maintenue contre sa surface par la laisse nouée par en dessous. Puis ils replièrent mes jambes vers ma poitrine en passant des liens derrière les genoux et joignant mes cheville par les mousquetons.
Mon cul était ainsi , légèrement déporté dans le vide, encore une fois offert. Les bras en croix sur la table étaient liés aussi et empêchait leur mouvement.
Un claquement de main. Je sens les serviteurs se retirer mais une présence reste contre moi, contre mes fesses et bientôt je perçois le souffle d'une bouche sur mon anus et une langue qui parcourt ma raie, s'attardant sur ma fleur serrée et froncée dans l'épaisseur de ses poils noirs. Parfois je la sens tenter de forcer son entrée. La sensation est délicieuse et je ronronne de plaisir. J'entends les serviteurs revenir et poser sur la table une caisse assez lourde. Puis il détachent mon baillon et s'éloignent.
Fraîcheur sur mon cul, odeur de menthol, il m'enduit de gel chauffant, et m'enduisant introduit un doigt, puis un autre qui me caressent légèrement la prostate. L'érection de ma queue reprend sa rigidité, il l'enduit aussi de gel-menthol et je ne perçois rien d'autre de mon corps que ces deux endroits échauffés. Un léger bruit dans la caisse à mon côté et je sens s'appliquer sur ma rondelle un gland de latex un peu frais, qui s'introduit lorsqu'il y exerce une pression légère. Il n'est pas très mince mais parfaitement adapté à mon anus entraîné. Je le sens très souple, il me pénètre très profondément comme mon dong de 40cm que je prends souvent cn entier. Celui là est bien aussi long et pas plus épais et conserve cette souplesse de serpent qui se faufile dans les compartiments rectaux successifs. Je me sens détendu sans être trop dilaté. Délicieuse sensation lorsque les parois rectales impliquées dans le péristaltisme général serrent rythmiquement ce très long dong qui doit être semblable au mien. Une dernière poussée légère le fait pénétrer plus avant et je sens la pression du sphincter qui l'avale tout entier et se referme derrière lui. Ce long serpent, souple, doux, pesant, est lové en moi, je le couve et le retiens immobile. Exquis moment que celui où l'on se sent habité en toute quiétude. Le Maître m'a laissé le temps de goûter ce moment délicieux, en me branlant avec lenteur, avant d'introduire ses doigts, de saisir l'extrémité du gode et le tirer lentement en arrière. Sa science est grande car il sait qu'une extraction brutale créant un vide d'air pourrait léser les muqueuses et abréger la possibilité de se servir de ce merveilleux jouet qu'est mon rectum. Me voilà vide, dépité mais sans doute pour peu de temps. En effet un nouvel objet se présente à ma rondelle, qui me paraît peu large, et est enfoncé lentement en moi. Je sens le diamètre augmenter progressivement, et la dilatation commence à devenir douloureuse sous la pression. Je n'ai aucune idée des dimensions de ce plug, mais sa circonférence doit être imposante, mes mains liées ne me permettent pas de savoir s'il reste encore beaucoup d'élargissement à venir. Je suis arrivé sans doute à la limite possible mais le plug est maintenu en pression et soudain sans que la poussée soit augmentée je sens mon anus se relâcher légèrement et avaler ce volumineux jouet. Après les grognements et gémissements de douleur, c'est le plaisir ineffable de sa glissade en moi Bonheur d'être à nouveau habité. Là aussi, la Maître me laisse apprécier ce moment mais le chemin est ouvert et il le retire lentement avant de le réintroduire, ces fois là sans souffrance comme si le sphincter avait mémorisé le relâchement nécessaire pour me permettre de retrouver les bonheurs successifs de réplétion du rectum.
Sans doute le Maître a-t-il pensé que mon anus était suffisament dilaté et ce sont ses doigts qui maintenant jouent avec ma fleur qui doit être bien défroncée et même un peu enflée. Il rentre sa main pliée et joue à l'entrée avec mes douces muqueuses, ma prostate; Je sens son corps approcher de mes fesses et il fait pénétrer son sexe dans la gouttière de sa main et se branle aussi sur sa main et en moi. Je sens la chaleur de son pubis sur mes fesses écartées et entends la satisfaction qu'il éprouve à des petits sons gutturaux inarticulés qu'il émet. Je suis heureux de lui donner ce plaisir. Il retire son sexe et introduit sa main. Les jeux précédents m'ont bien élargi. C'est à peine si mon sphincter ressent une douleur à l'articulation du pouce. Sa main reste un peu immobile en moi et part à la découverte de mon rectum velouté. A la recherche des passages entre les cavités rectales, parfois je sens ses doigts hésiter sur la direction à prendre et ils viennent s'appuyer sur la membrane élastique qui les limitent mais le dong de tout à l'heure a bien aligné les passages et rapidement, son bras sans doute immergé presqu'au coude est au fond du rectum chatouillant la petite ouverture du sigmoïde. Il sait qu'il serait dangereux et inutile d'aller plus loin et sa main allongée, doigt libres et caressants ou poing fermé parcourent inlassablement mon rectum Parfois il en sort pour à nouveau y entrer et toujours ces délicieux spasme de plaisir à la sortie de la main et les sentiment de satisfaction heureuse lorsque la main qui entre glisse jusqu'au poignet et que mon anus peut le serrer à nouveau. Ouvert comme je suis, entrée et sorties peuvent se faire poing fermé surtout lorsque de son autre main le Maître me branle et que je me sens encore plus béant, plus ouvert, prêt à toute pénétration. Le Maître le ressens qui le long de son avant bras fait entrer son sexe et le fait coulisser lentement jusqu'à sa plus grande épaisseur. Bonheur de son sexe qui m'encule et me dilate, en même temps que ses doigts caressent le velours de mes muqueuses. Il paraît très excité car il émet de légers couinements mais il se retire avant de jouir et revient en moi dès que son gland à repris son calme. Ainsi au bord de la jouissance, il va revenir de nombreuses fois. Mon plaisir, je le sens me tient béant pour son bras et son sexe. Sans doute ma chatte a-t-elle encore des marge d'élasticité, car il avance son avant bras plus avant, là où les muscles sont plus épais , et là encore il glisse son sexe épais, qu'il doit sentir serré comme dans un étau par mon sphincter à sa limite. Il me laisse le temps de m'habituer, de l'accueillir dans ma chatte qui dégueule de mucus et de gel mélangés, puis il reprend ses allées-venues, étroitement serré en moi. Ces couinements deviennent des gémissements gutturaux de plaisir. Il s'arrête au bord de l'orgasme, et un peu apaisé, reviens profond en moi. Son avant-bras est entré au maximum et il me semble que son poing est fermé et me masse au plus profond du rectum. Sa main libre qui continue à me branler très lentement fait participer mon sexe à ce plaisir global, qui se traduit en spasme de tout le bas ventre et du rectum et irradie dans mon corps entier.
J'ai la sensation de planer au dessus de mon corps et de le regarder jouir dans sa totalité, comme un spectateur qui par une alchimie inconnue, à distance, ressentirait en double cet orgasme sec et infini. Le Maître étais doublement en moi, un instant je l'ai senti trembler, et, dans un cri il lâcha en moi un geyser de foutre chaud, qui n'en finissait pas de spasme en spasme. Le plaisir que je venais de lui donner me mena au bord de l'orgasme et je jouis longuement dans sa main qui me serrait. Il se retira dans une grande douceur et me laissa pantelant secoué de convulsions. Je n'entendais plus rien autour de moi et il me fallut un temps assez long avant de recouvrer mes esprits. Je pensais qu'il était parti mais le Maître était encore près de moi et pour la première fois j'entendis sa voix s'adresser à moi :
«  Tu m'as donné beaucoup de plaisir, bien plus que je l'aurais imaginer.
Mes serviteurs vont s'occuper de toi puis Sélim reviendra te conduire à ta chambre. Tu as besoin de repos. Quand tu te sentiras bien, appelle le. Il t'habillera. Je t'ai invité à diner, mais j'ai peur que ce soit un souper très tardif ou un déjeuner que nous partagerons. Nous nous retrouverons sans masque... »
Les serviteurs toujours aussi nus et copieusement bandés me prirent dans leur bras pour m'amener à un sofa. Me retirèrent la cagoule et les bandes des poignets et chevilles. C'étaient de très beaux arabes trappus, musculeux au sexes bandés d'une rare épaisseur. Toute cette soirée ils avaient vécu une excitation permanente et leur sexe palpitant ne demandait qu'à cracher. Je pouvais bien leur donner ce plaisir : je les fis approcher et essayai de prendre ensemble leur gland en bouche. A peine les glands étaient ils sur ma langue qu'ils déchargèrent abondance de foutre épais que je déglutissais à mesure de leurs giclées.
« Chokran » me remercièrent-ils et il disparurent par une petite porte au fond de cette grande pièce vide aux murs lépreux que je découvrais enfin, où encore restaient les supports de mes tortures.

Marc


mardi 20 octobre 2015

Rugby , vestiaires révélateurs de mon désir gay...

Très jeune, j'ai toujours accompagné Papa à ses matchs de Rugby. Il était « arrière » dans l'équipe locale.
Le jeu souvent brutal que je voyais des tribunes me faisait un peu peur, surtout quand mon père se faisait plaquer et que je le distinguais à peine dans l'enchevêtrement des corps, en fait je crois que j'avais peur jusqu'au coup de sifflet final. Néanmoins c'étaient des moments très forts ou je ressentais physiquement l'attachement, l'amour que j'avais pour lui. Je me fichais éperdument qu'il ait perdu ou gagné, il me suffisait de le voir, là bas, debout sur la pelouse couvert de boue, me cherchant des yeux dans les gradins, me souriant et d'un petit geste m'invitant à le suivre. Je ne reprenais finalement mon souffle que dans la chaleur moite des vestiaires lorsque je l'attendais assis sur le banc, sous les patères, contre le mur.
Les vestiaires m'intimidaient un peu, tout le monde parlait très fort et souvent avec des mots que j'avais l'interdiction de prononcer, mais que bien sûr je comprenais. Dans mon coin j'essayais de ne pas me faire remarquer mais tous me connaissaient.

Les années ont passé et moi même suis devenu joueur dans les différentes divisions de la petite ville où nous habitions. Papa jouait avec les vétérans. Avant même mon premier match, d'avoir tant entendu les commentaires animés de fin de partie, je connaissais sans les avoir jamais pratiqué toutes les subtilités du jeu, enfin, théoriquement, ce qui ne prépare pas vraiment aux premiers vrais placages.
Nous continuions à nous rejoindre au vestiaire, surtout moi après ses matches.
Je ne l'aurais jamais manqué. Tous ceux qui ont fait du sport collectif reconnaîtraient entre toutes les odeurs de vestiaires, odeur de renfermé humide, de moisissure, de pieds, de chaussettes, de sueur, d'urine parfois, d'eau de Cologne, le tout dans un brouillard de vapeur qui me semblait être le vecteur presque palpable de ces senteurs. Bien que ce ne soit qu'hebdomadaire, j'étais devenu dépendant de cette atmosphère olfactive qui provoquait en moi une sensation de légère ivresse, telle celle qui dans un début de soirée après un verre ou deux seulement vous donne l'illusion de vous éveiller à des sensations que vous n'auriez pas perçues l'instant d'avant. Une béance perceptive agglutinant hommes, lieux, odeurs composites et lumière glauque. Cet état était loin de n'être que mental, les sensations issues de mon corps aussi participaient à l'ensemble, une légère tachycardie, une oppression diffuse dans la poitrine et, mais c'est difficile à décrire, bien que sans érection, une sorte de disponibilité de la sphère sexuelle à s'émouvoir.
Je me sentais de plus en plus troublé dans ces vestiaires des équipes de Papa, et ce trouble il me semble qu'il a existé dès que j'y pénétrai la première fois.
Depuis ma plus tendre enfance, je n'ai côtoyé que des adultes, et je me sentais bien avec eux. Ils n'avaient pas un discours spécial lorsque j'étais là, sans doute évitaient-ils de parler de cul, et ce n'est pas sûr, mais j'étais baigné dans des conversations qui m'intéressaient. Bien sûr quand ils s'engueulaient pour les syndicats ou la politique, je ne comprenais pas tout, mais beaucoup quand même. Alors certainement cela m'a un peu isolé des camarades de mon age pour lesquels je ne sentais pas grand chose de personnel à communiquer et dont les préoccupations n'étaient souvent pas les miennes.

A la maison, Papa était, comme au vestiaire, souvent à poil sans pudeur inutile. Les vacances en famille, nous les passions dans un grand centre naturiste de Gironde, alors la nudité n'était un problème pour personne. Je crois n'avoir pas eu plus de quelques semaines d'états âme à ma pré-adolescence à ce sujet alors que mon corps changeait et je n'étais pas tant à l'aise.
En vacances, depuis tant d'années où nous y allions nous avions fait des amis de tous ages et sur la plage c'était agréable d'avoir avec qui plonger dans les rouleaux, jouer à la raquette, ou au beach-volley. Nous évitions les moments de plein soleil.
En début d'après-midi, Papa, allait faire la sieste sous les pins. Il prenait son vélo, et partait muni de de sa serviette et de son petit sac à dos où nous savions qu'il mettait bouquin et crème solaire.
Après la vaisselle, j'allais moi aussi traîner en vélo, sur l'ancienne route qui desservait les blockhaus entre la plage et les pinèdes de l'arrière dune. J'étais intrigué, même si je supposais leur objet, par les va et vient d'hommes entre les deux zones. Il y avait une majorité d'allemands et de néerlandais.
Je m'installais du côté ombragé de l'arrière dune, installais ma serviette sur une éminence sous les pins souvent dominée par une palombière, et observais les manèges tout en essayant de lire. Le moindre mouvement, le moindre reflet mouvant de soleil sur une épaule bronzée me mettait en alerte comme un ornithologue distingue le plus infime frémissement d'une branche au déplacement d'un passereau. Je reconnaissais d'emblée les hommes qui cherchaient une rencontre à leur manière particulière d'être, leur démarche, les mouvements rapides de leur tête dont le regard balayait l'espace, puis ayant trouvé un objectif consentant possible ils changeaient de trajectoire. Battre le terrain et focaliser sur une proie possible, une technique de renard en chasse... Parfois certains montaient jusqu'à mon belvédère, se palpant le sexe, mais sûrement intimidés par mon age repartaient aussitôt, d'autres très motivés se mettaient à quelques pas et se branlaient le dos appuyé au tronc d'un pin. Jeune, j'étais intimidé et n'osais pas regarder, ni hasarder un geste d'invite, et eux non plus n'osaient pas approcher. Certains à peine dissimulés baisaient derrière quelques petits chênes du sous-bois, s'assurant néanmoins d'être vus, parfois aussi des couples hétéro amateurs d'exhibition ou d'échanges. Allongé sur le ventre, un livre à la main dont la lecture n'avançait guère, je bandais presque continûment.

Un jour, conquis par le sourire du berlinois qui s'était assis près de moi, j'ai laissé sa main me caresser, sa langue venir jouer avec la mienne. Mon sexe tendu comme une arbalète ne pouvait dissimuler mon émotion, le sien non plus d'ailleurs. Il a pris mon sexe dans sa bouche et je crois que j'ai joui dès que sa langue à commencé à caresser mon gland, sans même avoir le temps de l'avertir. C'était la première fois, à presque dix-huit ans, j'en avais tellement envie ! J'ai aussi pris son sexe dans ma bouche. Il était un peu salé et jamais ma langue n'avait parcouru une peau aussi douce. Il guidait ma tête entre ses paumes. Je sentais son sexe vibrer et juste avant d'éjaculer, il me redressa et repris ma bouche. Le sperme collait nos deux ventres, il me tint serré contre sa peau chaude de soleil. Délicieux moment d'abandon, délicieuse première fois.

Un après-midi, un reflet vers le chemin forestier, plus bas, vers les chênes et les fourrés. J'ai reconnu Papa à sa démarche rapide qui revenait en coupant la pinède pour retourner vers la plage. Je suis sûr qu'il ma reconnu, il a eu un moment d'hésitation avant de reprendre sa marche sans me regarder.
Un peu plus tard nous nous sommes retrouvés avec les amis sur le sable. Nous avons évidemment fait comme si rien de nouveau ne nous était arrivé. Je n'ai pas osé retourner dans la pinède cette année là et bien qu'il soit parti chaque jour pour la sieste, peut être qu'il n'y est pas retourné non plus.

De retour à la maison, nouvelle saison de rugby pour lui et pour moi. Je continuais à le suivre aux vestiaires mais lui ne me rejoignait jamais dans les miens.

J'avais dix huit ans et avec la fac, j'avais un peu plus de temps libre, du moins plus irrégulièrement. Un jeudi je suis rentré à la maison en début d'après-midi. Mon père qui avait lui aussi un service irrégulier était sous l'évier à finir une réparation de plomberie. Je lui ai dit bonjour et suis monté prendre une douche. Il était vraiment crasseux quand il est monté se laver. Côte à côte dans la salle de bain, on se voyait dans le miroir. C'est lui qui a parlé.
  • Nous nous sommes vus dans la pinède, cet été. J'aime les hommes, c'est comme ça, on ne choisit pas. Ta mère le savait avant qu'on se marrie, on s'entend très bien et on avait envie d'avoir des enfants ensemble.
  • et elle ?
  • sexuellement ? Tu veux dire ? Pour ça aussi on s'entendait très bien, c'était toujours très joyeux avec elle
  • tu dis : était...
  • oui, aujourd'hui nous n'avons plus de relations. C'est à cause de moi, je n'arrive plus à avoir de fantasme hétérosexuels. Elle a un amant de temps en temps.
  • Elle savait pour la pinède ?
  • oui, bien sûr 
  • tu lui as dit que tu m'avais vu ?
  • oui, je lui ai dit.... si tu veux lui en parler, tu peux le faire... et à moi, as-tu envie de parler ?
  • Oui...
  • Je prends ma douche et te rejoins au salon.
Inhabituellement, il était en peignoir de bain.

Nous sous sommes assis chacun dans un coin du sofa . Il me fallait la pénombre, j'ai fermé les volets, ce que j'avais à lui dire je ne le pouvais pas dans la pleine lumière de son regard. J'ai commencé à parler, son aveu m'avait libéré.
  • Depuis que je suis enfant, au rugby, dans les vestiaires, au milieu de tes amis nus et affectueux avec moi, j'ai réalisé peu à peu, qu'ils m'attiraient, amicalement mais aussi j'éprouvais une attirance sensuelle envers eux, je le dis ainsi aujourd'hui mais cela était extrêmement confus et illisible à l'époque quand j'étais plus jeune. J'étais habillé, moi, mais mon désir aurait été de les frôler dans la douche, comme eux le faisaient et parfois se donnaient de sonores claques sur les fesses, d'être assis sur le banc où ils s'habillaient et où leur épaules, leurs hanches nues se touchaient.. j'en rêvais.
  • Tu me regardais... moi ?
  • Toi, bien sûr je te voyais, j'étais lucide de ta beauté et même des regards de certains, mais tu étais mon père et c'est le père que j'aimais sans la même émotion que j'éprouvais avec beaucoup de tes coéquipiers. Bien sûr, je crois bien que cela aurait pu arriver que je te désire... et, si même je te désirais, c'était tabou.

Je n'avais pas vraiment envie d'en dire plus.... Le point focal de ces émotions vivaces étaient bien les vestiaires.... qui ont heureusement permis, plus clairement, l'émergence des désirs que j'ai eu dès mon plus jeune age, mais que j'étais incapable de comprendre..
Bien qu'ayant vu beaucoup de femmes nues pendant les vacances je m'apercevais peu à peu à quel point c'était le corps des hommes qui attirait mon regard et ma curiosité. Leur silhouette générale bien sûr mais aussi le galbe de la cuisse, l'enchevêtrement des muscles d'une épaule, la fragilité du creux poplité derrière le genou, les orteils larges, parfois velus terminant un pied à la cheville toute en finesse, les grands muscles en trapèzes qui structurent le dos venant comme s'immerger sous les cordes de la longue musculature qui accompagne de part et d'autre la colonne vertébrale, les pectoraux parfois plats, secs, venant se réunir comme cousus à gros point sur l'os au centre de la poitrine, ou au contraire arrondis formant un fastueux relief sur le torse ou les tétons aréolés semblaient en exposition, les mains, parfois parcourues d'épaisses veines bleues qui remontaient en serpentant sur les muscles d'avant-bras glabres, jusqu'au fragile creux du coude, les biceps longs ou râblés mais dont on percevait la tonicité. Il y avait aussi, bien sûr les sexes. Les bourses ratatinées et pénis rétractés des baigneurs sortant de l'eau fraîche, les couilles flasques et pendantes ou les testicules se voyaient distinctement, recouvertes partiellement parfois par un sexe lourd dont on percevait la densité, ce sont celles que je préférais. Les toisons pubiennes aussi étaient d'une grande variété, blonde ou brunes, exotiquement rousses, ici loin de l'Irlande, bouclées, crépues, soyeuses. J'aimais les brunes au longs poils brillants. Ces poil pubiens se raccordaient avec plus ou moins de bonheur avec la pilosité générale, l'idéal était pour moi, l'homme singe qui me fascinait et ne pouvais quitter du regard derrière mes lunettes de soleil. Certains bien velus des jambes et des fesses se révélaient bizarrement glabres du torse et des bras, d'autres encore n'avaient que de parcimonieux poils corporels. Tous néanmoins pouvaient avoir pour moi un petit détail corporel désirable qui me rendait désirable le tout !
A la plage ou du coin de mon banc ces observations rêveuses quoique précises, me comblaient.
Cela pourraient laisser penser à une attirance particulières pour des corps sculpturaux de Kouros grecs qui ne manquaient pas dans la promiscuité des vestiaires des équipes de mon age. Je trouvais certains coéquipiers très beaux mais il ne provoquaient aucune émotion ambiguë que j'eusse pu interpréter comme du désir.
Pour les joueurs des équipes de mon père, ceux que je connaissais depuis longtemps, j'aurais pu, en rêve, lire leurs corps les yeux fermés, comme en braille, par le léger passage de mes doigts sur leur peau. Je les aurais reconnus à coup sûr en suivant les traces laissées sur leur corps par les coups et les blessures anciennes, par le passage implacable du temps. Dans la nudité des hommes rien ne m'émouvait autant que les aléas de l'histoire qu'elle évoquait.
J'aimais aussi leur gueules, rarement celles de premiers de la classe où les cicatrices, reliques d'anciennes empoignades étaient certainement les sujets de longues épopées évoquées lors des troisièmes mi-temps où je n'allais pas. Des affrontements, au cours de ces jeux virils, résultaient parfois des nez cassés, ressoudés de manière étrange, donnant à un visage un charme que je n'aurais pas perçu sans cela, aussi je retrouvais mon attirance pour certaines tronches écrasées de boxeurs au regard et au sourire très doux, qui pratiquent un sport si dur.
J'aimais les piliers, leur masse, leur rudesse, capables pourtant du geste tendre qu'ils avaient en m'ébouriffant les cheveux, mon nez à hauteur de leur sexe nu . Si moi j'étais ému, je n'ai jamais senti de leur part la moindre ambigüité, quand j'étais enfant, c'était un geste naturel amical. Ils ont, malheureusement, arrêté de le faire quand j'ai grandi.
Dans la pénombre du salon, notre silence songeur à duré m'a-t-il semblé une éternité puis tu repris la parole.
  • Nous avons passé tant de temps ensemble, j'ai vu grandir l'enfant, je l'ai vu se transformer, j'ai vu dans son regard l'amour qu'il avait pour moi, j'ai voulu mériter, cette admiration, cette confiance, cet amour en t'associant étroitement à moi, par le biais du rugby que j'aime et t'ai fait aimer. Peut-être l'as-tu pratiqué pour moi, pour te rapprocher encore, pour que je t'aime plus encore dans cette complicité ? Enfin, je m'aperçois qu'ainsi je t'ai coupé de ta vie sociale naturelle, de tes camarades garçons ou filles. Je t'ai embarqué dans ma vie d'adulte, tu n'as peut-être pas mûri à ton propre rythme. Mon amour se nourrissait chaque jour de ma fierté, j'aimais ta maturité, ta réflexion, ton intelligence, le beau jeune homme que tu devenais et je souffrais à l'idée du jour inéluctable où d'autres t'accapareront. Je me rends compte du terrible égoïsme que révèlent ces mots mais n'est-il pas le drame de tous les parents ?
  • Je suis attiré par les hommes mais ne te rends pas responsable de ma sexualité, j'y ai bien réfléchi, cela date de très très loin.
  • Ton désir pour les hommes, ça , tôt ou tard, il serait advenu. Les vestiaires ont sans doute accéléré le processus... ces désirs là nous dépassent, Ils ne sont pas un choix, ils sont, c'est tout, et on vit avec. Parfois douloureusement mais heureusement souvent avec bonheur, ce n'est pas une malédiction. Puis il y eut la pinède ? Après t'avoir vu, je suis resté prostré au pied d'un pin, assommé, non pas de savoir que tu désirais les hommes, non, mais de ne pas m'en être rendu compte. J'ai maudit le père aveugle que j'étais. J'ai pensé aussi au bonheur de ceux qui t'ont caressé, de ceux qui te caresseront. J'ai pensé à ceux que tu désireras et à ceux que tu aimeras. Je sais les gestes de ce désir là et ceux de cet amour là. J'ai toujours su ce qu'était la place d'un père, et même si fugacement j'ai envié leur bonheur, j'ai pensé à celui du jeune adulte que tu es devenu qui a toute sa vie encore à construire.


Je restais silencieux. Il est parti s'habiller.

Plus tard, après que ma mère soit partie de la maison et qu'il fut seul, j'étais encore un jeune homme, il m'arrivait, lors de gros coups de blues, de revenir quelques jours chez lui et de dormir avec lui. Nous n'avions jamais aucun geste objectivement sexuel pourtant j'étais conscient de l'ambiguîté de la situation. Il me prenait dans ses bras et rassuré, je dormais sans cauchemars. Certains penseraient à des années de psychanalyse pour expliciter cela, mais cet amour-désir probablement réciproque que nous avions l'un pour l'autre, je n'en ai jamais ressenti de culpabilité, lui, je ne sais pas, nous n'en avons jamais parlé. Je ne le saurai jamais, il est mort trop jeune.

  Marc