Exactement comme il a demandé par
mail :
« Tu entres, tu fermes la porte à
clé derrière toi et tu te déshabilles entièrement. Tu trouveras
un bandeau et un bonnet noir sur le petit meuble. Tu les ajusteras
pour ne rien voir, absolument rien voir. Je saurai m'en rendre
compte.Tu préviens quand tu es prêt.»
Je suis donc là, totalement nu,
excepté ce bandeau et ce bonnet et je dois l'appeler. Je frissonne,
pas seulement à cause de la fraîcheur de la pièce mais parce que
c'est ma première expérience SM et que je me sens noué, très mal
à l'aise. Je suis à deux doigts de me rhabiller et partir sans
demander mon reste mais je m'entends l'appeler « Voilà, je
suis prêt ». Plus de retraite possible.
Ses chaussures lourdes résonnent un
peu sur les carrelages. Privé de la vue, les autres sens tentent
maladroitement de compléter les perceptions qui nous font défaut...
sans doute de grandes pièces peu meublées tant la résonance de son
pas est claire, une vieille odeur de feu de bois, de fumée de tabac
à pipe dont j'ai sans doute usé il y a bien longtemps, un parfum
d'encaustique aussi.
Il est maintenant près de moi. C'est
vrai, il sent un peu le tabac hollandais. Je ne bouge pas et ne dis
rien comme il me l'a demandé. Il m'amène les bras dans le dos et
les lie avec une large bande adhésive, et, posant sa main sur mon
épaule, me conduit comme on peut le faire aux aveugles.
La boule de peur dans la poitrine me
bloque presque la respiration et pourtant je bande, je bande rigide
et dur comme jamais... et ça vraiment je ne comprends même pas
pourquoi ça m'arrive !
–
Il fait beaucoup plus chaud
et j'entends un feu crépiter dans la pièce où il m'abandonne
debout. Un grand chien vient me renifler sous les testicules. Je sens
son souffle frais mais cela ne l'intéresse guère et, griffes sur le
carrelage, il me semble l'entendre s'éloigner lentement. Un bruit de
fauteuil que l'on tire. C'est là qu'il me conduit, le ventre contre
le dossier. Il écarte mes jambes et lie les chevilles avec le même
adhésif que les poignets chacune à un pied du dos du fauteuil puis
me courbe vers l'avant et m' attache les bras tendus aux autres
pieds pour que je ne puisse pas me relever. Je sens le contact rêche
du velours sur la peau de mon ventre.
J'entends qu'il tire une
chaise derrière moi et s'y assoit. Ses doigts, légèrement,
effleurent mes fesses. Il les caresse avec une délicatesse infinie,
elles frissonnent, tressaillent à son invite, les doigts effleurant
à peine les poils qui se sont dressés et transmettent les
frôlements. Aussi, je sens la chaleur de ses paumes parcourant,
aériennes, mes globes sans les toucher. Délicieux supplice sans la
résolution que mes fesses réclament en essayant de provoquer un
plus grand contact de ses mains. Mon sexe coincé contre le fauteuil
est douloureux tant il est bandé.
Un moment d'arrêt, un
déplacement d'air, et le contact doux d'une sorte de raquette de
ping-pong, un paddle large, qu'il pose sur ma peau et déplace
lentement de l'intérieur des cuisses à la fossette sous les
fesses, du dos aux globes rebondis et à l'amorce de la raie.
Puis... rien …
quelques secondes et la raquette frappe doucement une fesse puis
l'autre avec un rythme métronomique alternant la droite et la gauche
et encore et encore.....Le claquement rythmé sur ma peau s'impose à
celui de l'horloge et je n'ai plus conscience du temps réel, sinon
d'être là, debout depuis déjà un temps long. Le moment est
étrange où je désire que les coups soient plus appuyés, où je le
crains aussi, n'osant pas le demander, en laissant exprimer ce
souhait à mes miaulements de désir qui ne sont pas ambigus. Je sais
que c'est inévitable, qu'il va frapper plus fort et qu'il m'amène,
moi, vierge de fessées, à désirer cette douleur.
Voilà, les coups sont plus
puissants, plus appuyés et claquent sonores dans la pièce. Les
frappes à un rythme très régulier alternent les fesses. Je n'ai
pas pensé à compter mais déjà sûrement plusieurs dizaines de
claques mettent ma peau en feu et je commence à me tortiller. Je
n'en reviens pas, mon sexe est encore bandé.
Il s'arrête. Je sens son
souffle sur ma peau, oui, c'est ça, il souffle sur ma brûlure
débutante pour l'apaiser un peu, et ses doigts reprennent
longuement, les délicieuses caresses initiales mais la sensation est
magnifiée, amplifiée par la fessée que je viens de subir
exacerbant une sensibilité jusque là inconnue de moi.
Je l'entends reprendre le
paddle et le premier coup me surprend par sa force et m'arrache un
cri étouffé, les claques maintenant sont beaucoup plus violentes et
la douleur me fait me tortiller comme un ver pour éviter les coups,
mais je suis trop entravé pour fuir et ne peux que saluer chaque
claque par un cri....
Il s'arrête, et pour la
première fois me parle, voix basse et rauque de fumeur-buveur, qui
me demande de cesser de crier au risque d'une correction plus
douloureuse, et de plutôt, compter à voix haute les claques en le
remercier pour chacune d'elles.
La raquette reprend ses
frappes, de plus en plus fortes, longtemps... la douleur me fait me
tordre contre le dossier du fauteuil.
Ma résistance s'épuise. Le
mantra des claquements rythmés du paddle qui s'abat, et ma psalmodie
de chiffres embrouillés et de remerciements murmurés fait
s'abandonner mon corps en souffrance. La douleur aigüe même,
semble refluer du cul pour venir sourde, imprécise, insidieuse
habiter indistinctement tout mon corps sur un mode mineur, profond,
comme un besoin de sanglot. Mon sexe qui avait cessé de bander
recommence à raidir et retrouve la rigidité du début.
Je pourrais vivre cette
douleur qui m'habite de longs moments encore mais mon corps brisé
n'en peut plus, écroulé sur le dossier du fauteuil, mes jambes
tremblantes ne le soutiennent plus.
–
Il cesse la fessée, me
délie du fauteuil, poignets toujours attachés, et m'amène à une
sorte de lit où il m'allonge sur le ventre. Les fesses me brûlent
et la douleur irradie. Sur le lit contre moi, je le sens se pencher,
ses lèvres baisent mes globes endoloris, son souffle me rafraîchit
et sa langue parcoure très lentement les probables limites des
marbrures violacées. Peu à peu la légèreté des effleurements
irradie du plaisir au delà des fesses et je reprends conscience de
mon dos, de mes cuisses, qui tressaillent en écho à ses caresses.
Mon corps, des pieds aux cheveux est désirant de la douceur de ses
mains qui vont me parcourir en me faisant frissonner et gémir de
désir. Peut être cela a-t-il duré des heures, je ne sais, je ne
suis plus rien. Je ne suis que le désir d'être à lui
Il me retourne sur le dos,
ma queue raide se dresse sur mon ventre. Il la caresse très
légèrement et sa bouche parfois vient gober mon gland et mon sexe
est vibrant de l'attente d'une délivrance qui ne dépend que de lui.
Douce odeur de l'huile de
massage qui coule sur mon gland. Il s'en enduit les mains et commence
à me caresser le sexe de manière lente et douce. Je suis près
d'exploser. Il sent, aux palpitations de ma verge l'imminence du
dénouement, il arrête alors, et se glisse vers mon visage,
m'embrasse profondément, m'étouffe de sa langue, inonde ma bouche
de sa salive et ma bouche s'ouvre plus encore pour le prendre en moi
plus intimement, pour désaltérer, par sa salive, la soif que j'ai
de lui. Je sens sa queue lourde et dure contre ma cuisse. et son
désir sauvage et violent sur ma bouche.
Ses doigts, ses paumes
huilées sur ma queue, à nouveau, jusqu'à la palpitation vers la
délivrance et à nouveau son baiser fou et nos bouches dégoulinantes
de salive échangée et nos visages et mon masque trempés, et nos
queues dures et douloureuses d'être dures.
–
Encore et encore....Peut être voulait-il durer encore
mais cette fois ma queue à explosé dans sa main et mon cri l'a fait
me serrer contre lui pour étouffer le son sur sa poitrine. Il a
laissé s'éteindre mes spasmes et mes râles, il a pris ma tête
entre ses mains et poussé ma bouche vers son sexe vibrant, tendu,
déjà prêt à éclater. A peine en moi, il a joui dans un
gémissement de bête à l'agonie. Ses doigts crispés dans mes
cheveux, les mouvements désordonnés de son bassin, plantaient sa
queue au plus profond de ma gorge et les spasmes violents de son
orgasme emplissait ma bouche de jets successifs de foutre lourd et
épais.
Là, c'est moi qui ai pris
sa bouche pour partager avec lui le goût de son sperme.
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